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Nidhal ATTIA

Militant écologiste tunisien et biologiste marin de formation. Je défends la conservation de la biodiversité et le maintien des écosystèmes. Je suis un formateur sur les changements climatiques et je porte un grand intérêt aux négociations politiques sur le climat que je suis de très près. Mon rôle est d’accroître la compréhension des citoyens aux enjeux des changements climatiques et de développer des plans d'adaptation aux conséquences prévues. Je cherche aussi à développer un esprit d'engagement et de militantisme auprès des jeunes et de renforcer leurs capacités en termes de politique environnementale et climatique afin qu'ils rejoignent la lutte contre les changements climatiques.

La Baleine à bosse est une espèce cultivée !

Publié le 1 Mai 2013 par Nidhal ATTIA

Une baleine à bosse observe et reproduit… C’est un animal cultivé. Ce cétacé, en effet, est capable d’apprendre grâce à son réseau social. La preuve, les baleines à bosse du golfe du Maine (cote atlantique des Etas Unis) ont développé une nouvelle technique de pêche qui s’apprend de génération en génération, via le partage social.

D’après vous, les animaux ont-ils une culture ? Parmi les personnes interrogées par le médiateur scientifique Damien Jayat, 45 % avaient répondu non et 10 % étaient sans avis. Pourtant, nombre d’animaux font preuve d’une riche culture, comme les singes et les cétacés. Les baleines à bosse sont même, semble-t-il, plus cultivées qu’on le croit. La notion de culture inclut la capacité d’une espèce animale à développer un comportement grâce à son réseau social. Ce qui veut dire qu’un animal acquiert un nouveau savoir au contact d’autres individus du groupe. Si pour beaucoup, la culture animale n’existe pas, c’est principalement parce que ce comportement d’apprentissage social est quasi impossible à observer chez les animaux sauvages.

Or, l’apprentissage social chez les animaux sauvages est de plus en plus attesté. Récemment, une équipe britannique s’est focalisée sur la capacité de transmission du savoir chez les baleines à bosse. Menée par la chercheuse Jennifer Allen, leur étude montre que ces cétacés se transmettent de génération en génération une nouvelle technique de pêche. Mais plus important, les chercheurs révèlent que ce n’est pas la mère qui apprend au petit à développer cette technique : le baleineau s’en imprègne en interagissant avec tous les individus du groupe.

Partout dans le monde, les baleines à bosse ont la même méthode de chasse. Elles plongent et soufflent par leur évent sous un banc de poissons. Cela produit quantité de bulles autour du banc, et permet aux baleinesd’avaler une grande quantité de poissons, effrayés par ce rideau qui leur semble infranchissable. Mais en 1980, dans le golfe du Maine, une baleine à bosse s’est comportée différemment. Elle s’est mise à frapper la surface de l’océan avec sa queue, avant de plonger et de produire les bulles. Si les scientifiques ne savent pas en quoi cette variante améliore la pêche, il est certain qu’elle s’est répandue dans toute la région. En 1980, ce comportement, appelé lobtailing, n’a été remarqué qu’une fois sur les 150 observations de baleines à bosse en train de chasser. Mais en 2007, 37 % de ces cétacés utilisaient la technique.

Un réseau social efficace chez les baleines

Pour comprendre comment le lobtailing s’est propagé aussi vite, l’équipe de Jennifer Allen a traité 27 années de résultats d’observation ducomportement des baleines à bosse du golfe du Maine. Les chercheurs ont appliqué aux données une méthode dite d’analyse de la diffusion en réseau. La technique est basée sur l’hypothèse que plus les individus passent du temps ensemble, plus ils sont susceptibles de se transmettre un savoir. Les conclusions de l’analyse, publiées dans Science, révèlent que 87 % des baleines ont appris cette méthode de leurs congénères.

Il s’agit là de la première preuve que ces cétacés sont capables d’apprendre un nouveau comportement via les relations sociales. Leur transmission du savoir ne se produit pas seulement par les moyens habituels d’apprentissage que sont l’hérédité ou la prise d’initiative autonome. Il était déjà connu que ces cétacés se transmettaient leur chant dans un cadre culturel. Pour David Wiley, océanographe à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), « l’apprentissage culturel (ou apprentissage social) du lobtailing s’ajoute à une masse croissante d'informations démontrant la complexité du comportement des baleines à bosse ».

Source: futura science

La Baleine à bosse est une espèce cultivée !
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